Dans ce second tome de Reine de mémoire, la grande écrivaine de science-fiction Élisabeth Vonarburg approfondit encore davantage l'univers de son gigantesque roman fantasy.

Dans une France réinventée de la fin du XVIIIe siècle, Jiliane, Pierrino et Senso, désormais adolescents, continuent de faire de surprenantes découvertes sur leur mystérieuse famille. La cadette des enfants voit même leur ancêtre Gilles Garance dans ses rêves. L'explorateur s'embarque pour le légendaire Pays des Dragons, “le pays interdit, le pays qui n'existe pas sur les cartes”, défendu par de terrifiantes créatures magiques. Après un naufrage cauchemardesque dont il est le seul rescapé, Gilles découvre dans ce coin inconnu d'Asie une culture entièrement différente, avec ses croyances, ses cultes étranges, sa magie toute-puissante. Avec ce récit uchronique, l'auteure de Chroniques du Pays des mères traite de la politique et de l'enfance, de la spiritualité et de l'intolérance, ainsi que de la place des femmes dans la religion. Le roman oppose le dogme géminite au christien, qui persécute les “talentés”, les êtres doués d'un pouvoir magique par la Divinité. “Les christiens sont vraiment des gens étranges, avec leur dichotomisme obstiné. La chair prison de l'âme ! (…) D'un côté, ils craignent ou méprisent les femmes ; de l'autre, ils les portent aux nues.” Surtout, Élisabeth Vonarburg ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles. Elle a inventé là un monde d'une complexité et d'une richesse sans concessions. --Marie Labrecque