Une série entre fantasy/fantastique et érotisme.
EXTRAIT :
« Non ! Pas ça. »
Un nouveau grondement se fit entendre. Sans mouvement brusque, je pivotai lentement sur moi-même. Le loup se tenait là, devant la porte d’entrée, me coupant toute retraite. Combien de fois pouvait-on se faire surprendre par un loup-garou dans une vie ? Pourquoi mon quotidien, depuis que j’avais mis les pieds dans ce foutu hôtel, était digne d’un périple à la Frodon Sacquet, rempli de dangers, de monstres à combattre encore et encore ? Porter mon propre anneau, à savoir mon don, n’était-il pas déjà un fardeau incommensurable ? J’hésitai en me demandant si ce qui me faisait face n’était pas une mauvaise blague de Jackson. Le pelage gris de la bête, ce gabarit, ces pupilles mordorées qui me fixaient pouvaient indiquer que c’était bien lui. Mon souffle se bloqua et mon espoir s’envola en un claquement de doigts lorsqu’il se ramassa sur lui-même, prêt à bondir, et devinez sur qui ?
— Bord... aaah !
Allez savoir comment, je ne vis que mes jambes flotter dans les airs, avant que mon dos ne s’enfonce dans les coussins du canapé et que mes genoux percutent le sol. Je venais de faire une petite roulade sur le sofa. J’avoue que j’aurais pu m’y prendre plus mal pour éviter que le loup ne me chope alors qu’il s’était avancé vers moi. La preuve ! Je le vis bondir par-dessus le canapé tel un athlète dans une course de haies. Il finit sa course sur moi, pattes posées sur mes épaules, me maintenant au sol. Là, mon instinct de survie semblait en grève. Je n’eus aucune réaction, si ce n’est fixer la gueule de l’animal à quelques centimètres de mon visage. Il me fallut une poignée de secondes pour réaliser que le poids du monstre m’empêchait de respirer tellement il était lourd. Là, fondu d’écran dans une lumière aveuglante du plus bel effet puis, pouf ! Je vis Jackson qui me regardait avec un sourire goguenard.
— Tu devrais vraiment voir ta tête !
Sa phrase se fraya difficilement un chemin dans la mélasse qu’était mon cerveau. Puis, étincelle ! Redémarrage du moteur et...
— Non, mais ça ne va pas ! T’es pas bien ou quoi !
Indignation à son paroxysme, que dis-je ? Colère suprême. J’accompagnai mon éclat de voix de geste défensif en posant mes mains sur son torse nu pour le repousser avant de réaliser que je pouvais faire mieux : le taper. S’ensuivit une pluie de coups que j’espérais douloureux pour cet idiot qui m’avait fait la frayeur de ma vie... encore. Vu le rire que déclenchèrent mes tentatives pour l’atteindre, j’imaginai que mes coups de poings n’avaient que peu d’effets.
« Ah ouais ! »
Aux grands maux les grands remèdes. Les ongles sortis, je le griffai tous azimuts.
— Oh ! Comme c’est touchant. Le petit chaton veut se confronter au loup le plus féroce, se moqua-t-il ouvertement en faisant la moue.
M’attrapant par les poignets, il fondit sur moi, ou plus exactement sa bouche sur mon visage, dans mon cou. Il me relâcha alors que je cessai de batailler. Il éveillait en moi tellement de désir auquel je ne pouvais résister.